Zoom sur Esprit’Critik

Le Club de la presse Occitanie a été profondément marqué par l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Après ce drame, les membres du Club ont ressenti une méfiance grandissante chez les jeunes à l’encontre des journalistes.

Dès janvier 2015, Dominique Antoni, vice-président du Club et d’autres membres créent le programme Esprit’Critik, dispositif pédagogique unique en France. Plusieurs objectifs sont visés : apprendre à décoder les informations, sensibiliser les jeunes au bon usage des réseaux sociaux, différencier information et « infox » afin d’éviter les risques de désinformation.

Depuis, journalistes et expert·es en réseaux sociaux interviennent en binômes dans les collèges, les lycées, les Écoles de la Deuxième Chance, et aussi auprès de jeunes en milieu associatif et en SNU.

« Esprit’Critik, Jeunes, Médias et Citoyenneté » s’étend sur le territoire national en partenariat avec le Ministère de la Culture. Le Club anime ce réseau en proposant ses outils et ses formateur·trice·s aux partenaires : les Clubs de la Presse Bretagne, Auvergne Rhône-Alpes et Normandie.

Face à ce succès général, le Club obtient l’agrément des rectorats de Montpellier et de Toulouse « Association éducative complémentaire de l’enseignement public ».

Aujourd'hui, une forte demande émane d’un nouveau public : les seniors. Le dispositif « Esprit’Critik : Seniors, Médias et Citoyenneté » se déploie pour les aînés en Occitanie dans des centres d’action sociale, Clubs de seniors, municipalités, etc. Un livret baptisé « Info oui, Infox non » à destination de nos aînés vient compléter le « Déconne pas, décode » pour les jeunes. Depuis sa création, Esprit’Critik a sensibilisé 8500 bénéficiaires.

Céline Cammarata, ancienne présidente du Club (2016-2021)

Que retenez-vous de la vie du Club lorsque vous étiez présidente ? Qu'avez-vous voulu impulser ?

Il faudrait de nombreuses pages pour développer ce sujet ! L’enrichissement apparait une évidence. Tous ces projets menés, cette intelligence collective déployée et puis le travail d’équipe apportent des compétences, de la réflexion. Ce mandat m’a permis de progresser. On s’endurcit aussi, il ne faut pas cacher les difficultés mais l’humain reste la force et la puissance du Club. J’ai tenté de répondre aux attentes et même de les devancer car notre profession vit une période terrible et doit continuer à avancer.

Aujourd’hui, quels sont vos liens avec le Club ?

Je conserve des liens privilégiés, tout cela ne se balaie pas du jour au lendemain. Mon attachement au Club reste indéfectible. Je reste attentive et donc présente au sein du bureau mais en retrait parce que le renouvèlement, les forces vives ne doivent pas être étouffées par les vieilles caciques !

Laurent Blondiau, ancien président du Club (2003-2004)

Vingt ans après sa présidence au Club de la presse, Laurent Blondiau jette un coup d’œil dans le rétroviseur : « J'étais journaliste sportif à l'Humanité depuis 1991 lorsque je suis arrivé à Montpellier en 2000. J'ai très vite compris que le Club était un lieu de rencontre et d'échange incontournable, et Montpellier possédait un énorme potentiel ». D'adhérent, Laurent Flandres (c'était son pseudo de d'homme de plume), devient président du Club, avant d'embrasser une carrière politique en tant que directeur de la communication de l'Agglo de Montpellier présidée par Georges Frêche. En 2020, dix ans après la mort de de son mentor, Laurent - redevenu Blondiau - lance le cycle des grandes expos photos sur le parvis de l'Hôtel de Région en partenariat avec le Club de la presse Occitanie. Ensemble, ils signent la première exposition « So Frêche ». Le succès de cette rétrospective ouvre la voie à d'autres déploiements iconographiques dont « Femmes, vie, liberté » en 2022, « Jean Moulin dans sa région » en 2023. L'été 2024 zoomera sur les festivals en Occitanie.